Blanc Mortel
par Robert Galbraith, aka. J.K. Rowling
Pline l’Ancien, dont nous fêterons le 2000ème anniversaire en 2023, nous a laissé quelques pépites de sagesse dans sa monumentale encyclopédie, l’unique oeuvre du romain qui nous soit parvenue à travers les âges. Mais il a aussi écrit pas mal de conneries, le Pline… Forcément, dans la Rome du premier siècle de notre ère, l’état de nos savoirs collectifs était relativement basique par rapport à ce que l’on sait aujourd’hui. Mais si on acceptera assez volontiers comme excuse le fait que le microscope, le télescope, et autres instruments de mesure en -scope n’aient pas encore été inventés à son époque, on aura en revanche beaucoup plus de mal à lui pardonner la phrase suivante :
Il n’y a pas de si mauvais livre où l’on ne puisse apprendre quelque chose.
Clairement, il n’avait pas lu « Blanc Mortel », de J.K. Rowling…
Mais pourquoi ai-je lu ce bouquin ?
Tu connais ce genre de livres ? C’est le bouquin que l’on t’a offert il y a des mois et des mois, et qui traine depuis vers le bas de ta pile de livres à lire. Mais si, tu sais bien, ce genre de pavé que tu veux tout de même lire un jour, principalement pour pouvoir en parler avec la personne qui t’en a fait don, et aussi parce que tu détestes jeter ou donner des livres sans les avoir au moins parcourus. Mais c’est aussi le genre d’oeuvre que tu ne trouves jamais le temps de lire, parce qu’ils ne vendent pas vraiment du rêve… Oui, ce type de livre là.
Bref, quand 2 semaines de vacances au soleil se sont présentées… J’ai sauté sur l’occasion, mis le livre (pavé grand format de quand même 600 pages) dans ma valise, et me suis dit que ça me viderait la tête après une première moitié de 2020 franchement compliquée. Une vraie lecture de plage, en somme.
Aucune qualité rédemptrice
Alors soyons clairs, même sur la plage et en ayant des attentes très basses quant au bouquin : j’ai tenu 200 pages… Et je suis allé jusque là surtout parce que c’était le seul livre que j’avais avec moi (et plutôt que de lire, j’ai préféré faire de la méditation).
Ce roman policier se déroule à Londres juste avant les Jeux Olympiques de 2012. Avec des ministres faisant appel à un détective privé. Des opposants politiques qui s’opposent auxdits ministres. Des histoires d’enfants disparus il y a 20 ans. Bref, des ingrédients qui auraient du permettre de faire monter la sauce comme il faut ! Et pourtant : Rowling arrive quand même à pondre du néant…
Il ne se passe absolument RIEN. Des filatures où on apprend des détails au compte-goutte, des dialogues inintéressants, des personnages caricaturaux. C’est un vide abyssal ! Impossible de s’identifier aux personnages, intrigue inintéressante au possible, platitudes… 0 intérêt.
Si encore l’écriture était plaisante… La lecture de ce roman m’a fait me demander si les Harry Potter étaient aussi mal écrits. A base de comparaisons absurdes, de name-dropping aussi inutiles qu’incessants (« Il monta dans sa BMW bleue de 2004. »), et de dialogues répétitifs, on est très loin du chef d’oeuvre…
Peut-être que les fans de Rowling (ou ce qu’il en reste) seront satisfaits par ce (mauvais) roman, mais je conseille de mon côté de passer outre. Il y a bien trop de lectures intéressantes dans ce monde pour perdre son temps là-dessus. Et pour quand même tirer quelque chose de positif de la lecture de cet article à charge, et au final assez négatif, je vous laisserai avec une nouvelle citation de Pline l’Ancien, plus joyeuse et champêtre cette fois-ci :
C’est sur les chênes, les tilleuls, et les roseaux que les abeilles recueillent le miel le meilleur et le moins désagréablement affecté par le goût du feuillage.
Qu’on se le dise !